Apocalypse Bébé - Virginie DESPENTES
Titre : Apocalypse Bébé
Auteur : Virginie DESPENTES
Edition : Grasset
Genre : Contemporain
Résumé :
Valentine disparue... Qui la cherche vraiment ? |
Mon avis : Tout d'abord un grand merci à Rémi Gonseau de Price Minister, de m'avoir permis de participer à ce match Houellebecq contre
Despentes. J'ai choisi de lire "Apocalypse Bébé" de Virginie Despentes, sur un coup de tête puisque je ne connaissais absolument pas son style. Je me suis dit que c'était une bonne
occasion d'étendre mes connaissances littéraires...
Un peu réticente à l'idée de commencer ce roman, curieusement, j'ai plutôt accroché à la plume de Despentes. Malgré son style parfois très trash, il en ressort une certaine poésie moderne, les mots sont pesés, clairs et précis. Elle ne fait pas de détour, c'est une certitude mais l'ambiance en devient presque mystique à certains moments..
"Quand ils se frottaient l'un à l'autre, ils accédaient à un autre niveau de sensation, Valentine se transformait, elle devenait déesse de la destruction, sacrée et terrifiante. Et lui aussi se modifiait. Et ça lui faisait peur.
Elle, non. Juste après, elle se contentait de rester un moment silencieuse, laissait la prosaïque reprendre possession de son corps. Ses ailes se détachaient."
En tout cas, j'ai été surprise de ne pas pouvoir lire ce roman rapidement comme je le fais d'habitude, chaque mot a son importance, chaque phrase doit être lue.
En ce qui concerne les personnages, malheureusement, je les ai trouvé caricaturaux.
Lucie, détective privée et héroïne de ce roman est une jeune femme discrète qui semble peu sûre d'elle mais reste volontaire et méthodique dans son métier, elle va jusqu'au bout même s'il faut en passer par des moments désagréables. Elle n'en reste pas moins fragile, parfois même trop...
De l'autre côté, nous avons la totale opposée : la Hyène. Enquêtrice mystérieuse dont on sait peu de choses au début. Elle est exécrable, provocante et hautaine. Pire, quand son passé est dévoilé, je l'ai trouvé encore mions crédible, basique, une histoire téléphonée pour expliquer un caractère franchement désagréable.
Malgré tout, j'ai lu ce roman en entier alors pourquoi, me demanderez-vous ? Eh bien parce que j'ai vraiment accroché à l'histoire. La disparition de Valentine est très intrigante, les personnages qui gravitaient autour d'elle lui présagent d'ailleurs de très mauvaises aventures.
Virginie Despentes en profite pour dépeindre une société de consommation pleine de vices, droguée à internet et accroc aux médias.
Gros point noir par contre dans les thèmes abordés : les énormes clichés sur les lesbiennes. On les dit vicieuses, masculines, nymphomanes ; la Hyène en est la parfaite illustration et je ne pense pas que ce soit une bonne chose.
Néanmoins, gardons à l'esprit qu'"Apocalypse Bébé" est une fiction.
"Un high pur, sans descente. Comme blindée à l'hélium. Une bombe tranquille, à tête chercheuse, c'est sur elle que je dois
exploser."
Au final, ma conclusion est décevante puisque je n'ai ni aimé ni détesté ce roman. La prose de Despentes m'a plu, j'ai accroché
à l'enquête mais la fin m'a déçue et je ne l'ai pas trop comprise.... tout simplement parce que ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais... De plus, les clichés m'ont souvent beaucoup
dérangée.
En tout cas, c'était une découverte de Virginie Despentes, pas sûr que j'y reviendrais mais je l'ai fait.
Et on oublie la couverture flashy franchement moche....