Cycle d'Elric, tome 4 : Elric le nécromancien - Michaël MOORCOCK
Titre : Elric le nécromancien (Cycle d'Elric, 4)
Auteur : Michaël MOORCOCK
Edition : Pocket
Genre : Fantasy
Résumé :Le Glorieux Empire de Melniboné s'est effondré sous l'assaut des Puissances surnaturelles. Ses fils se sont dispersés à la surface de la Terre et s'éteignent
lentement, haïs et craints des hommes, perdant le souvenir de leur antique fortune. Elric, le prince des ruines, descendant des empereurs, est le dernier adorateur de leurs dieux grotesques et
merveilleux aux temples à demi oubliés. L'Ordre lentement le cède au Chaos. Elric est l'héritier de secrets terribles qui désormais ne peuvent que retarder l'échéance et portent surtout malheur à
celui qui les détient. Alors il vit d'expédients, d'orgies et d'aventures, pillard sans scrupules, tueur cynique et désabusé, hanté par le remords, l'humour et la mélancolie. Constamment il
nargue la mort, en attendant qu'elle le rattrape.
Mon avis : "Elric le nécromancien" est, selon les éditions Pocket, le quatrième tome du cycle d'Elric. Alors vous allez me dire, pourquoi
avoir commencé par celui-ci : eh bien parce que mon beau-père me l'a vivement conseillé et que lui-même a découvert Elric avec ce tome.
Je me suis renseignée un peu plus amplement, et j'ai constaté qu'au départ Elric est un personnage autour duquel Michaël Moorcock a écrit plusieurs nouvelles. Sur les conseils de Ted Carnell, rédacteur de "New Worlds" et "Science Fantasy", il décide de les ressembler. On les retrouve sous la forme de neuf tomes en France.
J'ai été très agréablement surprise par l'écriture de monsieur Moorcock : elle est vraiment très agréable, recherchée et très, très bien tournée.
"Elric, dernier Seigneur de Melniboné, dernier adorateur de ses dieux grotesques et merveilleux. Elric, pillard sans scrupules, aventureux et insouciant, tueur cynique, homme déchiré par une douleur immense, portant le poids d'un savoir qui eût fait perdre la raison à tout autre. Elric, créateur de délires fous, se vautrant parfois dans des délices insensées... "
Ce tome est constitué de quatre parties où on retrouve notre cher Elric de Melniboné. Ces parties peuvent donc être lues comme quatre nouvelles : elles sont par ordre chronologique mais se déroulent à plusieurs années d'intervalle.
Après avoir évoqué les origines de la chute de Melniboné dans "Le songe du comte Aubec", Moorcock nous présente la première nouvelle d'Elric qui a été publiée en 1961, "La cité qui rêve", qui présente un évènement déterminant dans la vie d'Elric. S'en suit une quête avec "Tandis que rient les dieux" où il rencontre un compagnon, Tristelune, qui le suivra pour percer les secrets de "La citadelle qui chante".
Au fil de ces nouvelles, les scènes de combats sanglants et surnaturels se succèdent où on a plaisir à découvrir l'épée runique d'Elric, Stormbringer, une épée qui dévore les âmes rien que ça ainsi que ses pouvoirs.
Petit bemol, le format nouvelle ne permet pas de découvrir totalement Elric et son univers...du moins pas avec ce tome
seul.
Je voudrais m'attarder sur Elric car c'est un héros tout particulier, un homme sans âge, albinos, à la silhouette maigre et fragile mais il n'en est pas moins puissant et pourrait bien vous surprendre. Elric est, en tout, paradoxal : à la fois frêle et puissant, à la fois sûr de lui et extrêmement torturé, épris de vengeance mais éternellement en quête de Paix et de Vérité... Il est face à un destin cruel et ne trouve pas les réponses à ses questions.
"Ainsi donc, dit-il [Elric], je vivrai ma vie sans jamais savoir pourquoi je la vis, sans savoir si elle a un but ou non. Peut-être
le Livre aurait-il pu me le dire...mais l'aurais-je cru ? Je suis l'éternel sceptique, qui ne saura jamais avec certitude si ses actions sont bien les siennes, ou s'il est guidé par une entité
ultime."
Bien plus qu'une oeuvre de fantasy, Michaël Moorcock a souhaité incorporer à son récit des préoccupations morales qui donnent
matière à réflexion sur le monde et notre existence avec une question primordiale que se pose Elric : pourquoi vit-on ? y'a-t-il des lois qui régissent l'univers ou tout n'est-il dû qu'au hasard
? Avec l'opposition des principes cosmiques de Loi et de Chaos. (Ceci est évoqué dans l'introduction, je me suis renseignée sur wikipedia, mais ce questionnement est très présent dans la troisième partie du roman).
"La justice, dit Elric, n'existe pas - il faut la créer. L'abstrait doit devenir concret"
Pour conclure, c'est une première lecture de Michaël Moorcock qui m'a permis de découvrir un personnage charismatique, Elric de Melniboné, paradoxal et très intéressant. En tout cas, j'ai bien envie d'en apprendre un peu plus sur lui et sur le Multivers.